Comme toujours
Le monde
Se divise
En camps
Les pros
Les anti
Les nantis
Les anéantis
Les reines et rois
Les puissants
Et les sans
Droits
Les sans toits
Les sans dents
Les d’en haut
Les d’en bas
Les sans foi
Les sans loi
Les gouvernants
Les gouvernés
Les damnés
Les condamnés
Les d’ici
Les de là-bas
Les sédentaires
Les nomades
Les premières et premiers de cordée
Les derniers dans la course aux deniers
Les amants du jour neuf
Les uns
Les autres
Les apôtres
De la violence
Ou de la paix
Les héros
Les zéros
Les justes
Les injustes
Les cyniques
Les romantiques
Les lucides
Les naïfs
Les coupables
Les innocents
Les vivants
Les morts
Les mort-vivants
Les vibrants
Celles et ceux
Qui n’y croient plus
Celles et ceux
Qui y croient encore
À quoi ?
Le savent-elles, le savent-ils même ?
…
Mal au Mali, au Liban, à Ayiti, à la Tunisie, à l’Algérie, à l’Afghanistan, au Cameroun, à la France, à tous les pays qui souffrent loin de l’actualité médiatique, et dont les peuples sentent pourtant le soufre et la douleur d’une époque opaque incertaine et irrespirable.
Mal au monde, comme toujours divisé en camps, mal à nos impuissances individuelles et collectives, et « m’effraie comme Damas mon sentiment de race » qui court à sa perte car définitivement nous aurons fait le choix de ne pas nous entrevivre. De ne même pas essayer. Juste pour voir si.
Mal et pourtant il incombe à certaines et à certains de traverser la nuit avec leur cargaison de soleils, sourire en dépit de tout et rire aux éclats de la vie elle-même, danser et chanter sur le fil s’il le faut, mais chanter et danser quand même, danser et chanter les rêves de lumière et l’espérance qui les accompagne par foi, faire l’amour et l’amitié, partager la détresse comme la tendresse, la tendresse sans laquelle nous ne pouvons, nous ne pourrons, nous en sortir. La tendresse. Pour nous-mêmes. Humaines. Humains.
…
Réapprendre ou apprendre.
À se prêter main tendre.
C’est peut-être bien, de cela qu’il s’agit.
Pour interpeller.
Ré-inventer.
Demain.
…
– tu es dans quel camp toi ?
– aucun, j’ai peur de ce mot, je m’en suis toujours tenu éloigné pour le bien de mon âme, je préfère être du côté de…
– et de quel côté es-tu ?
– du côté des marginaux, des artistes et des fous, fous d’art, fugueurs aux cœurs fougueux, je suis du côté des poètes, des extrémistes de la beauté, du côté des ingouvernables qui vivent et meurent drapés dans leurs idéaux…
– tu as un sacré courage
– non je n’en ai aucun, je ne sais juste pas vivre autrement, je n’ai jamais su et ne saurai jamais. Et puis il y a Ange, Maëlle et Léa, tu vois je n’ai même pas le choix. Je leur dois de rester. Du côté de la liberté, de la dignité et de la justice, pour toutes et pour tous.
– je ne sais pas quoi dire
– peut-être parce qu’il n’y a rien à ajouter… alors allons, allons boire un verre sur le port, guetter l’horizon, la vie n’attend personne.
…
MAOB
One Love !!!
