Arles, il pleut
 
Des mots qui annoncent
Printemps
Et même en hiver
Invincible été
 
Une femme sans visage
Traverse la rue monte au ciel
Elle chante
Et chavire l’âme de celui et de celle
Qui savent écouter aux portes de la beauté
 
Arles, il pleut
 
Sur la ville
Et sur la vie aussi, qui s’obstine pourtant
À vouloir nous rendre
À notre bonne heure d’exister
 
J’écris comme je vis
Sans savoir où je vais
Collé à la vitre du réel rêvé
Adossé au sens qui m’a sauvé
Demain et me sauvera hier encore
 
Arles, il pleut
 
Et ma plume me prend par la main
Peut-être, sûrement, veut-elle
Partager notre mélanfolie douce
Et tout l’espoir qui nous dure dans le coeur
 
Arles, il pleut
 
Et j’écris
 
Pour ne pas (me) perdre
 
Ne jamais perdre
 
La face lumineuse et la trace
 
De l’enfant que j’ai été
 
Qui marchait enjaillé jour et nuit
 
Et dansait, même sous la pluie
 
Avec sa cargaison de soleils.
 
 
MAOB
 

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