Foire Internationale du Livre en Haïti
Ici « les poètes poussent plus vite que les arbres »
Jours 1, 2 et 3
Arrivé juste à temps, pour la soirée d’inauguration de la FILHA…
Yanick JP Lahens, invitée d’honneur de la manifestation nous a souhaité la bienvenue en terre ardente… Le soir même, je découvre un groupe de Jazz Vaudou avec le frère Rodney Saint-Éloi et une partie de la délégation Québécoise.
Haïti vibre. Emoi. En moi.
Jour 2
Premier atelier de poésie, et rencontre avec la jeunesse de Port-au-Prince. On slame, on rit, on écrit pour « arracher la joie au jour qui file. » On se découvre, de quelques fils pour en tisser de nouveaux, tressés de mots métis, d’émotions créoles, et de la certitude d’être filles et fils d’une même terre, mère, d’humanité.
Ensuite passage « obligatoire » à la Fokal pour la conversation avec Russel Banks, que j’aurai le plaisir de retrouver quelques heures après à la table, délicieuse, de Yanick et Philippe Lahens, avec le réalisateur Raoul Peck, la romancière Gisèle Pineau, et l’éditrice Sabine Wespieser.
Haïti rit. Et moi aussi, en dépit du décalage horaire et de la fatigue.
Jour 3
Deuxième atelier, la poésie est libre et libératrice, les mots s’envolent, des jeunes poètes de Port-au-Prince viennent à ma rencontre pour m’écouter et surtout m’offrir leurs recueils, édités à compte d’auteur pour certains, je propose de les leur acheter, mais non ils veulent m’offrir leurs livres, c’est aussi leur manière, généreuse, de me souhaiter la « bienvenue chez moi ».
En Haïti, poésie.
Touché, au coeur, je suis.
Et je ne peux m’empêcher de penser au grand Jacques Roumain, et ce poème » Chanson pour un enfant qui n’avait jamais eu de jouet »…
En fin de journée, sous une pluie battante, nous nous accordons une petite répétition avec le slameur Béo Monteau et le guitariste virtuose Voltaire Glifood.
Nous chanterons les possibles ensemble, demain.
Oui, demain. Et ce sera beau, l’évidence est là, en vie d’écrire, en vie de dire, en vie de ressentir.
De la poésie…
Ici je suis servi, il y en a partout, de la poésie, rieuse et rebelle. Et la poésie permet de rester vivant…
Haïti vibre, Haïti vit. Emoi. Moi aussi.
And now direction le Yanvalou pour fêter Yanick Lahens, comme elle le mérite. En poésie, forcément. 🙂