J’ai quitté la Côte d’Ivoire, mais la Côte d’Ivoire ne m’a pas quitté, ne me quitte pas, ne me quittera pas.
J’ai dans le coeur mille délires Au Nom du Slam, mille sourires et mille regards d’enfants chantant Dadié.
J’ai dans le coeur l’effervescence artistique généreuse du MASA, et les mélodies bleues des jours d’avant les tirs, la nuit…
A Bassam aussi on a voulu nous tuer, on nous a tué, et on nous tuera encore ici et là. Nous le savons.
Mais nous ressusciterons toujours de nous-mêmes, dans nos chansons et nos poèmes de plein vent, dans cette fraternité rieuse que l’on métisse à plein temps.
Nous ressusciterons toujours, car nous avons pour nous, ce que ceux qui nous tuent n’ont pas, n’auront jamais, l’amour de nous-mêmes.
Ils n’aiment et ne sèment que la mort, alors nous ripostons par la vie, encore.
La vie toujours, la vie, miracle fragile…
Nous ripostons par l’envie furieuse de vivre, qui nous lie nous dicte nos conduites et nous dit, qui nous sommes en somme : les mêmes aubes, nostalgiques de lumière.
J’ai dans le coeur mille délires Au Nom du Slam, mille sourires et mille regards d’enfants chantant Dadié :
« Sèche tes pleurs Afrique, tes filles et tes fils te reviennent, les mains pleines de rêves et d’espoirs »
Dédié à ma famille de Côte d’Ivoire, et aux soeurs et frères de toutes les régions du monde qui saigne, au nom d’un dieu, pour un bout de terre, ou une lutte de pouvoir génocide. On est ensemble, dans nos douleurs et nos fragments de bonheur. Je vous garde à gauche.
One love!!!