Collé
À la vitre
De la réalité
Je relis Char
« La lucidité
Est là blessure
La plus rapprochée
Du soleil »
Il pleut des bombes
Et les enfants qui tombent
Sous les tirs ennemis
Se demandent quand sonnera la trêve
Kiev ressemble à Alep
Qui ressemble à Tripoli
Qui ressemble à Bagdad
Qui ressemble à Sarajevo
Qui ressemble à Abidjan
Des peuples qui trinquent
Et payent l’addition bien salée
De conflits commandés
Par des puissances arrogantes
Retranchées dans leurs palais
De honte et de marbre
La poésie
Ne sauvera pas
Les hommes en guerre contre eux-mêmes
Depuis des siècles et des siècles et des
Pourtant
Elle invente encore et toujours
Des routes vers l’amour
Qui se meurt partout sur la terre
La poésie
Ne sauvera pas
Le monde qui refuse d’étre sauvé
C’est un fait
Pourtant
Elle invite encore et toujours
À arpenter le chemin
De l’harmonie qui nous manque
Collé
À la vitre
De la réalité
Je relis Damas
« Citez-m’en un, citez-m’en,
Citez-m’en un, citez-m’en,
Un seul de rêve, un seul de rêve qui soit allé
Jusqu’au bout du sien propre »
J’écris en mon nom
Collé
À la vitre
De la réalité
Regarde sans étonnement
L’histoire se répéter
Et asseoir à la table de l’à venir
De vieilles ombres
« Qui nous fixent sans trembler »
Je relis Aragon
« C’est la paix qui force le crime
À s’agenouiller dans l’aveu
Et qui crie avec les victimes
Cessez-le-feu »
Collés
À la vitre
Je
Tu
Nous
Maëlle, Léa et Ange
Leurs sourires
Et l’horizon qui ouvre les bras
Il faut continuer à vivre
Et à escalader les désastres
Ça aussi, c’est un fait et une fête
Célébration de la vie Inaliénable
Sita chante
…
MAOB
One Love !!!