Dieu si tu existes, fais moi don de la bravoure d’un Masai, et de LA PATIENCE de MANDELA.
MANDELA à qui l’Afrique, et le monde ne rendront jamais assez hommage.
MANDELA. ROLIHLALA MANDELA.
MANDELA qui, pour avoir poussé son peuple à vivre debout, à s’emparer de sa liberté, à revendiquer sa dignité, à ne plus abdiquer devant le régime violemment raciste, inhumain, injuste, illégitime, illégal, oppressant et répressif de l’apartheid, paya le prix fort de sa liberté. 27 ans et 190 jours
«Ballotté de prison en prison
De PRETORIA à ROBBEN iSLAND
DE POLLSMOR à la clinique du CAP
Jusqu’à la maison du gardien
Avec pour seules compagnes,
La solitude et les maladies
Avec pour toute armure,
L’espoir
Avec pour unique objectif
La libération de cette Afrique australe
Enserrée dans les filets de l’Apartheid.
La solitude aiguise sa foi,
L’espérance et la solitude accouchent de la patience »
Espérance, solitude, patience.
Patience.
LA PATIENCE DE MANDELA
ROLIHLALA MANDELA
Dieu si tu existes, fais moi don de la patience de MANDELA.
MANDELA qui me fascine depuis mes jeunes années de collège à Libermann,
MANDELA dont Papa parlait avec une admiration sans limites,
Le 11 Février 1990, j’ai 14 ans, je m’en souviens comme si c’était hier, aussi parce que 3 jours après je vais vivre et foirer, ma première saint –valentin.
Mais revenons au 11 Février, journée à marquer d’une croix noire et blanche dans le marbre du temps qui passe et efface tout ou presque sur son passage, journée à jamais gravée dans le cœur du jeune collégien rêveur que j’étais. Et tant d’autres aussi, qui battirent à l’unisson en regardant « dans la télé » un vieil homme sortir de prison. 27 ans et 190 jours plus loin que le jour où il fut jeté au cachot, mais pas aux oubliettes de l’Histoire.
Cette image en Noir et Blanc et en couleurs, souvent me revient, et je me souviens de l’émotion qui montait, qui montait, jusqu’à nous submerger, je me souviens de ma petite famille devant le poste, et comme dans un rêve, je me souviens des larmes discrètes de Papa, et de la main de Maman dans la sienne, on aurait pu penser que ce vieil homme faisait partie de la famille, il aurait pu être mon grand-père. Je découvrirais des années plus tard, que c’était exactement ça, MANDELA est mon grand-père, c’est notre grand-père, le grand-père de tous les Africains conscients, et de tous ceux qui se réclament de la grande famille de l’humanité.
J’avais 14 ans et j’étais au matin de la vie, quand on a rendu tous ses droits à un vieux jeune homme, qui n’a jamais cessé de lutter, d’espérer et de croire que son combat ne serait pas vain, un vieil homme qui a attendu patiemment, 27 ans et 190 putains de jours (pardon Maman), que résonnent enfin pour lui et les siens, les cloches de la liberté.
Comme dans un rêve, je me souviens qu’on s’est tous embrassé, et serré très fort dans nos bras, comme quand OMAM-BIYICK a marqué contre l’Argentine en Coupe du Monde, ou que NOAH a gagné ROLLAND-GARROS et qu’on l’a vu courir en pleurs, vers son père.
Comme dans un rêve je me souviens que j’étais tellement ému, et chamboulé que je ne savais plus quoi penser ni quel sentiment était le plus fort en moi. La révolte et la colère, ou la joie et le bonheur, il était libre certes, mais il avait 71 ans, et venait de passer 27 ans et 190 jours enfermé pour avoir poussé son peuple, notre peuple à vivre debout, à s’emparer de sa liberté, à revendiquer sa dignité, à ne plus abdiquer devant le régime violemment raciste, inhumain, injuste, illégitime, illégal, oppressant et répressif de l’Apartheid.
Je me souviens m’être dit alors, que rien au monde ne pourrait lui rendre ces années à l’ombre du ciel, rien, aucune reconnaissance, aucune décoration, aussi Nobel soit-elle, aucun statut, même présidentiel, rien ne pourrait lui rendre ces années sacrifiées au nom du plus noble des combats. Le combat pour les autres. Son combat.
Ce combat qui devrait être celui de tous les amoureux de la liberté, celui de tous les partisans d’un monde plus juste, ou tout au moins moins injuste, et d’une humanité humaine simplement.
C’est notre combat, alors défenseurs de la fraternité et de l’égalité entre les peuples, DEBOUT !
« Suivons le chemin
De notre grand-père
Ce chemin tracé
Deux cents ans auparavant
Par TOUSSAINT LOUVERTURE »
Le 11 Février 1990, comme dans un rêve, je me souviens m’être dit que je ne quitterai pas cette terre de joie et de larmes sans aller me recueillir à ROBBEN ISLAND.
Au nom des miens, au nom de MANDELA, et de la communion dans ma famille ce jour-là, autour du mot LIBERTE.
ROBBEN ISLAND, j’arrive.
Dieu si tu existes, mets dans ma course,
LA PATIENCE DE MANDELA.
ROLIHLALA MANDELA
AMANDLA
NGAWETHU
Marc Alexandre OHO BAMBE
« Nous étions tous sur la réserve
On se voyait sans se regarder
On avait peur d’une poignée de mains
Un mot trop tendre était un crime
A peu près comme aujourd’hui
Dans certains coins de la planète
On ne jouait ni ne dansait
Tout gamin était un adulte
Devant répondre de tous ses actes
Et moi, vieux pour JONGINTABA
Pour l’homme qui regardait les montagnes
Je voyais se former dans la ville, la faculté et les usines
Des cohortes de jeunes vieux
Qui s’époumonaient à invoquer le ciel
Jusqu’au jour où ENOCH SONTONGA
Chanta le premier vers de l’hymne de l’ANC
« QUE DIEU BENISSE L’AFRIQUE »
ROLIHLALA NELSON MANDELA
P.S: MERCI A JEAN METELLUS, dont le regard et les mots m’ont accompagné alors que je commettais ce texte extrait de mon ADN…